Humains vs. robots : quelle place pour la gestion active chez les Millennials ?

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Lucas Dupuy
Communication Manager
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Alors qu’une nouvelle génération d’investisseurs a récemment fait la une de toute la presse économique au travers des cryptomonnaies ou de Trade d’un nouveau genre avec la saga GameStop, on pourrait aisément être tenté de considérer que l’investissement, pour cette population d’investisseurs, concerne désormais un microcosme d’initiés et de têtes brulées.

Pourtant, les Millennials ne représentent plus une poignée de geeks mais désormais la majorité de la population active des économies développées. Les ainés, nés en 1981, ont d’ailleurs passé cette année le cap symbolique des 40 ans. Ainsi, avoir une lecture indifférenciée des différents profils d’investisseurs qui composent cette génération paraît un peu trop réducteur.

Cette génération a néanmoins quelques points en commun importants : elle a grandi avec le digital, subi la crise financière de 2008 de plein fouet et observé les premières graves conséquences des changements climatiques. Ceci s’est traduit par des choix d’investissements, privilégiant plus volontiers la gestion passive et des robots investisseurs que les gestions traditionnelles. Il est donc légitime de se poser les questions suivantes : quels sont véritablement ces produits d’investissements, les risques qui y sont associés, ainsi que les solutions alternatives permettant de se diversifier ?

La gestion passive ou l’explosion du Low Cost dans la finance.

Parmi les produits les plus plébiscités depuis 2008, la gestion dite « passive » (les ETF), produits automatisés répliquant exactement l’indice qu’ils suivent (ex. CAC 40) ont été parmi les grands gagnants de cette nouvelle approche de la finance. Cette stratégie reprend les conclusions d’une vieille étude du Wall Street Journal, qui avait montré que des singes pouvaient faire mieux que la moyenne des professionnels dans leur sélection de titres financiers. Ce pivot important vers la gestion passive s’étant réellement enclenché post crise, les produits ont tous connu une très bonne croissance en bénéficiant d’une hausse continue des marchés depuis leur popularisation.

Les ETF ont donc permis par l’intermédiaire de nouveaux acteurs à l’instar d’Ishares (BlackRock) ou d’intermédiaires nouvelle génération comme Yomoni et Nalo en France, de faire découvrir les marchés financiers aux petits porteurs de la nouvelle génération. Par ailleurs, la démocratisation de ces produits, sans frais, a également permis d’assainir un marché parfois trop peu transparent en termes de frais et en termes de stratégie. A titre d’exemple, les Closet Trackers, des fonds soi-disant actifs répliquant en fait des indices (comme les ETF), se sont vus pointer du doigt par Better Finance après une étude menée en 2014. Cette étude avait stupéfait le marché en révélant que 57% du panel observé était trop peu transparents pour être analysés et 16% du panel observé étaient effectivement des Closet Trackers !

Depuis l’émergence de cette nouvelle finance et de la part de marché des Millennials dans le marché de l’investissement certaines choses ont changé : 12 années de hausse se sont écoulées, les investisseurs ETF ont des profils de plus en plus hétérogènes et une pandémie mondiale est venue bousculer beaucoup de certitudes économiques. Face à ces évolutions des conditions de marché d’une part et des besoins des investisseurs d’autres parts, il convient d’évaluer les risques associés à cette typologie de produits « low fees » et les alternatives qui paraissent pertinentes.

En dehors des frais attractifs, les ETF n’en demeurent pas moins risqués.

Parmi les risques souvent mal compris des investisseurs, on peut en premier chef aborder l’incapacité de ces produits à timer le marché. En effet, une gestion passive aura toujours une surpondération des valeurs ayant le plus augmenté dernièrement. Ce qui contrevient au traditionnel mantra « buy low, sell high ». A titre d’exemple, Bank of America calculait il y a quelque temps que le poids des 5 plus grosses valeurs tech dans le S&P 500 (les GAFAM) représentaient près de 25% de l’indice S&P 500 contre seulement 10% en 2014. Cette concentration du risque agit également comme un accélérateur de tendance puisqu’elle amplifie le phénomène de concentration en s’ajustant à son indice de référence.

Les sous-jacents des ETF étant souvent les indices les plus connus (S&P 500, CAC 40, FTSE etc.), ils concentrent l’exposition des investisseurs sur les quelques plus grosses valeurs du marché. On peut donc observer des stratégies de diversification en trompe l’œil en raison d’une corrélation toujours plus forte des actions d’une même capitalisation et d’une même géographie. Enfin, il est important de souligner l’incapacité des ETF à bâtir des stratégies défensives, ce qui dans une perspective de marché baissier pourrait clairement changer la donne.

Portée par des investisseurs en quête de sens, la gestion active revient au premier plan.

Pour répondre de manière plus personnalisée aux objectifs de cette nouvelle génération et se couvrir des risques mentionnés ci-dessus, les meilleures gestions actives, autrefois réservées à une micro élite devraient tirer leur épingle du jeu. En effet, au contraire de certains produits et gestionnaires comme Blackstone ou Brookfield sur le non coté (Private Equity), la plupart des fonds cotés, y compris les gérants stars restent relativement accessibles du point de vue du ticket d’entrée. L’enjeu pour les investisseurs est donc de les identifier, de les faire correspondre à leurs objectifs de placements, et enfin de pouvoir y souscrire via des contrats d’assurance vie ou autre enveloppe de détention en architecture ouverte.

Ces stratégies sont plus que jamais pertinentes pour les investisseurs exigeants souhaitant avoir de la transparence et de l’impact au travers de leurs investissements. Les gérants actifs permettent aux investisseurs de s’associer à des stratégies claires tout en prenant en compte des critères extra financiers (ESG, ISR etc.). Enfin les investisseurs Millennials sont de plus en plus connectés aux entreprises et à l’investissement et cherchent également à générer de la surperformance par rapport aux indices. Au contraire du panel observé dans l’étude opposant singe et humain, si l’on observe le 1er décile des gérants en termes de performance, leur performance est largement supérieure au marché et donc aux ETF.

La gestion passive aura donc permis de contribuer au retour des jeunes épargnants sur les marchés financiers et à mettre en lumière une partie des mauvaises pratiques. Aujourd’hui plus établie et toujours plus en quête de sens la génération Y ou les Millennials sont à la recherche de diversification avec une approche de l’investissement plus long terme et une appétence au risque plus nuancée. Pour se réapproprier leurs stratégies de placements et les externalités qui en découlent, il est clair que la gestion active tire son épingle du jeu.

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Lucas Dupuy

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